mardi 7 mai 2024

Dijon, "un territoire écologique, ça commence ici" : communication ou greenwashing ?

La métropole de Dijon communique actuellement dans les rues sur le thème "un territoire écologique, ça commence ici". Une opération de communication de grande envergure, mais est-ce de l'information objective ou une séance de greenwashing ? Eléments de réponse.

Toute l'exposition est à découvrir place de la Sainte-Chapelle à Dijon. Six supports affichent six grandes thématiques que l'on retrouve aussi sur le site internet de la métropole:

"Ici, rien ne se perd, tout se transforme"
Produire de l'énergie grâce aux déchets ménagers, donner une seconde vie à tous les emballages, nourrir les sols grâce aux biodéchets, tels sont les arguments avancés.
Concernant les déchets, la métropole suit les obligations réglementaires et essaye de gagner de l'argent avec nos déchets. Il existe des campagnes de sensibilisation au tri de déchets, mais il manque l'essentiel : la réduction des déchets à la source. Rien n'est engagé dans ce sens, et ce n'est pas près de commencer car il faut encore et toujours nourrir l'incinérateur et rentabiliser l'agrandissement du centre de tri...
Concernant les biodéchets, la métropole est en retard ! Depuis le 1er janvier 2024, elle est censée offrir une solution à tous les habitants, ce qui sera le cas fin 2026 selon leur planning ! D'ailleurs l'association Les Amis de la Terre Côte-d'Or s'en était amusée lors d'une blague du 1er avril. De plus, dans le milieu des bénévoles engagés dans le compostage collectif, il est clairement reconnu le manque de moyens humains alloués...

"Ici, nous produisons des énergies renouvelables"
Transformer les déchets en énergie, produire de l'hydrogène pour nos véhicules lourds, produire du gaz verts à partir des eaux usées, produire notre électricité grâce à l'énergie solaire.
Produire de l'énergie en brulant des déchets, un idée intéressante mais terriblement dangereuse car elle n'incite pas à la réduction des déchets, bien au contraire. Concernant l'hydrogène, vu que cet hydrogène sera produit par la combustion des déchets afin de faire fonctionner des bennes à ordures, on rentre ici aussi dans un système loufoque. Il faut que les habitants produisent des déchets pour que ces déchets produisent de l'énergie qui va être utilisée pour produire de l'hydrogène, cet hydrogène fera avancer les camion qui vont chercher les déchets. La boucle est bouclée. La dépendance aux déchets, une drogue locale...
Il y a tout de même le développement du solaire photovoltaïque en certains lieux. On notera toutefois l'absence d'obligation de la mise en place de solaire thermique et/ou photovoltaïque sur toute nouvelle construction.


"Ici, on se déplace sans polluer"
Les piétons au coeur de l'espace public, favoriser l'usage du vélo, le tramway fer de lance des mobilités durables à Dijon
Il est indéniable que la place du piéton est favorisée depuis plusieurs années dans le centre ville de Dijon par la transformation de rues en vois piétonnes. Il y a une quinzaine d'années, l'objectif à Dijon était d'arriver à 10% des déplacements à vélo pour 2020. En 2024, cet objectif n'a pas été accomplis et en est encore loin... Des égos personnels face à des associations de cyclistes n'ont pas aidé... De plus avec un maire amoureux de la voiture et n'utilisant pas de vélo, ça n'aide pas. Sans parler de la peinture magique qui transforme un trottoir pour piéton en piste cyclable, mais aussi l'incitation à acheter des voitures sur les panneaux publicitaires. Ce denier point aurait pu changer depuis octobre 2022, mais François Rebsamen et Nathalie Koenders préfèrent gagner de l'argent plutôt que d'avoir une cohérence écologique...

"Ici, la ressource en eau est partagée et protégée"
La lutte contre les fuites d'eau une priorité pour préserver la ressource, protéger le cycle naturel de l'eau, donner à chacun les moyens d'agir à son niveau.
Beaucoup de communication pour désimperméabiliser quelques mètres carrés de cours d'école, mais en parallèle, l'artificialisation des espaces verts et autres friches marche à fond, le bilan final étant largement négatif. Exemple type avec la destruction des jardins de l'engrenage ou la volonté de détruire la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon. Et c'est sans compter les publicités pour les bouteilles d'eau en plastique (merci François Rebsamen et Nathalie Koenders pour ce partage publicitaire de l'eau privée)...


"Ici, transition rime aussi avec alimentation"
La légumerie métropolitaine un maillon clef entre les producteurs locaux et la restauration collective, favoriser une agriculture de proximité, réduire le gaspillage alimentaire, moins de protéines animales au profits des protéines végétales.
Deux repas végétariens par semaine, de la sensibilisation à réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires, des produits locaux, c'est clairement bien. Toutefois la destruction de terres agricoles se poursuit, le bio progresse mais revient de loin. Le collectif "Urgence bio 21" s'en faisait l'écho déjà en 2009. Mais actuellement ce qui prime dans les rues, c'est l'incitation à la malbouffe possible grâce à la volonté de François Rebsamen et Nathalie Koenders...

"Ici, chacun est gardien de la biodiversité"
Préserver les espaces agricoles et naturels de la métropole, une attention particulière apportée au végétal, une ville refuge pour les abeilles, connaître le vivant pour mieux le protéger.
La métropole parle "d'urbanisation raisonnée", mais cela ne signifie pas qu'elle soit raisonnable. La bétonisation est bien en marche. La ville de Dijon continue de remplacer des arbres par des voitures, (et aussi déjà en 2019),  les projets immobiliers fleurissent, dont celui de la RUBS. A noter que selon François Rebsamen (président de Dijon métropole), la fin de l'artificialisation des terres est prévu pour 2050 (voir la vidéo); ce qui laisse bien du temps pour faire couler le béton dijonnais et donc réduire les espaces de biodiversité...

Alors, Dijon est-il un territoire écologique ? A chacune et chacun de se faire son idée. Un indice : en 2020 Dijon a postulé pour obtenir le label européen "Capitale verte". Beaucoup de communication, dont une exposition photo, un collectif d'associations avait écrit au jury, pour finalement ne pas recevoir ce label.

mardi 30 avril 2024

Une dijonnaise fait construire une maison bioclimatique avec des matériaux naturels et recyclés

Le moins possible de béton et sans parpaings, une maison la plus écolo possible, voila l'objectif de madame Catherine Lopez. Les travaux vont commencer au mois de juin près de Nolay. 


Ce projet conçu par le cabinet d'architectes pointzero a plusieurs originalités, telles que :

- Les fondations cyclopéenne romaine. Le principe est assez simple, il consiste à placer des pierres des plus grosses (en fond de fouille) au plus petites et de les noyer dans un béton de chaux. Ce type de fondation est moins énergivore que les fondation en béton armée et aussi plus souple, ce qui permet de suivre les déformations du sol et du bâtiment dans le temps. Cette technique traditionnelle utilisée depuis des millénaires n’a cependant aucune reconnaissance officielle.

- Un mur géotechnique en pneus. Un article scientifique de l'Academic Journal of Civil Engineering donne quelques informations sur l'intérêt d'utiliser de vieux pneus pour faire un mur. La conclusion de l'article : "La demande mondiale de réduction de la consommation d'énergie et le réchauffement climatique causé par les émissions de CO2 sont de grands défis pour les constructions d'infrastructures. La prochaine étape pour démontrer les avantages écologiques est donnée par la comparaison de deux exemples d’ouvrages de soutènement qui montre que les solutions des pneus usagés ont un impact environnemental plus faible en raison de la demande beaucoup moins importante d'énergie cumulée (DEC) et de potentiel de réchauffement planétaire.
Comme le béton est un matériau avec une très forte demande d'énergie cumulée et une forte émission de CO2 et d'autres gaz de pollution, l'avantage de la solution de pneus usagés en comparaison avec la solution classique peut être principalement attribué à la demande réduite en béton et en granulats. En effet, il y a une économie de béton dans l'épaisseur du mur de soutènement et un remplacement d'une proportion de sable par des pneus usagés obtenus à partir de déchets pneumatiques (économies de près de 18,17% de béton et 16,44% de sable).
Sur la base des résultats de l'étude, on peut conclure que l'utilisation de pneus usagés en mélange avec le sol en tant que matériau de remblai derrière le mur de soutènement est non seulement écologique, mais elle est aussi économiquement très avantageuse. En outre, l'utilisation de pneus usagés dans les ouvrages de soutènement contribue à réduire la grande quantité de pneus stockés actuellement dans les décharges et ce qui contribue à réduire l'empreinte écologique de ces sites."

- Mais aussi l'ossature et la charpente seront en bois, l'isolation en paille, utilisation de citernes pour la récupération d’eau de pluie, de puits canadien et des panneaux solaires. Les finitions naturelles seront faites à base de terre du terrain, de paille, de chaux…

Il sera intéressant de calculer le bilan carbone ramené au m2 habitable par rapport à une maison classique lors de la construction, mais aussi ensuite lors de l'utilisation de cette maison. Une initiative courageuse à saluer.
Vous êtes passionné(e) par l’écologie et la construction durable ? Participez ! Informations et inscription.

samedi 20 avril 2024

Aéroport : François Rebsamen persiste à se moquer du dérèglement climatique

C'est fou comme certaines personnes ne changent pas. Les scientifiques alertent sur le changement climatique, les médias ne cessent d'en parler, de plus en plus de citoyens agissent en conséquence, mais une poignée de décideurs comme François Rebsamen persistent à s'en moquer. Une preuve de plus avec le vote sur les subventions à l'aéroport de Dole-Jura.

Le jeudi 11 avril, les élus de la région Bourgogne Franche Comté devaient voter sur le maintien ou non aux subventions pour l'aéroport de Dole-Jura. La présidente Marie-Guite Dufay (PS) a demandé aux élus régionaux de voter la dite stratégie comprenant la fin de la subvention destiné à l'équipement jurassien. Cependant, à l'instigation de François Rebsamen, plusieurs personnes de la majorité n'ont pas voté en ce sens. 

Ainsi Françoise Tenenbaum (PS, FP) lâche que «les cinq élus de Dijon Métropole ne prendront pas part au vote». Il s'agit donc de Françoise Tenenbaum, mais aussi de Océane Godard, Denis Hameau, Jean-Marc Rety et Stéphane Woynaroski. Des élus bien obéissant à François Rebsamen, et faisant fi des conséquences environnementales de leur positionnement.
«Dijon Métropole travaille quotidiennement à l'attractivité de la région et, pour cela, un aéroport régional est indispensable», assure celle qui est élue à la Région et à la Métropole, reprenant là un argumentaire de François Rebsamen, président de Dijon Métropole.

En privant la majorité de ces cinq voix, c'est bien un coup de pression visant Marie-Guite Dufay qu'opère François Rebsamen à distance. Depuis que ce dernier a constaté que la Région réservait la même somme par habitant qu'à Besançon, malgré la nette différence de population de leurs aires urbaines respectives, des tensions se font jour entre les deux responsables de collectivité. Sans oublier que l'une s'oppose à Emmanuel Macron tandis que l'autre le soutient. (source: infos-dijon.com)


Le discours de François Rebsamen du 8 mars 2024.  


Petite remarque, la contribution du Conseil de développement Dijon métropole à l'élaboration du Plan Climat Air Energie de Dijon métropole (document février 2024, page 63) indiquait clairement de supprimer toutes les subventions aux aéroports. Une contribution citoyenne dont François Rebsamen a eu connaissance mais dont il s'assoit dessus...

On notera la remarque de François-Xavier Dugourd ne volant pas plus haut que les autres sur sa sensibilité aux questions climatiques. «L'aéroport de Dole-Tavaux est largement fréquenté par des personnes à faible revenu», analyse François-Xavier Dugourd (LR). L'élu de la Côte-d'Or cite une étude de la CFDT qui estime que la suppression des vols de Ryanair induirait 6 millions de kilomètres par an en voiture pour rejoindre d'autres plateformes, équivalent à 4 millions d'euros et 600 tonnes de CO2.

Et pour rappel, François Sauvadet, président du département de Côte-d'Or est lui aussi favorable aux maintien de cet aéroport, notamment par des subventions publiques. Son discours du 8 mars 2024.

mardi 16 avril 2024

Afforestation au bord de la Lino

Le dimanche 14 avril, une quarantaine de citoyens ont répondu présent à l'invitation de l'association Forestiers du Monde afin de planter 550 arbres et arbustes composés de 51 espèces sur un délaissé routier. Une action concrète et locale pour limiter le dérèglement climatique et favoriser la biodiversité.

Forestiers du Monde : " Dès 1970, des scientifiques publiaient des études alertant l’opinion publique sur les risques qu'engendrait notre consommation sur le climat. La température moyenne de la Terre ne cesse d'augmenter depuis la révolution industrielle et nous pourrions nous diriger vers un futur sous +7 °C en moyenne d'ici 2100, ce qui serait fatal pour l'Homme et une grande partie des espèces sur notre planète.
Lesforêts sont garantes localement d'un climat plus clément, d'un habitat pour la faune, et de l'absorption du dioxyde de carbone (CO²), principal gaz à effet de serre responsable de cette hausse de la température moyenne de la Terre.

Aujourd'hui, simplement en plantant des arbres d’essences autochtones, nous pouvons agir pour nous sauver, car ce ne sont pas que nos enfants qui vivront ces crises climatiques majeurs, nous les vivrons avant ou avec eux.
L’Union Européenne lance le Pacte Vert (Green Deal) et entend promouvoir l’accroissement des surfaces forestières et la biodiversité dans les zones urbaines. En France, l'Assemblée Nationale s’est saisie de cette question environnementale majeure. Le député Madame Anne-Laure CATTELOT a rendu en juillet 2020 son rapport sur la forêt et la filière bois, rapport au sein duquel elle préconise de mobiliser tous les acteurs de la Société Civile et les citoyens pour développer des initiatives en faveur de l’arbre en ville et la végétalisation urbaine.

En mars 2021, l'ONGE Forestiers du Monde® avait organisé la première afforestation biodiverse citoyenne bénévole d'un délaissé routier. Au regard de l'intérêt manifesté par les participants et la pertinence de planter arbres et arbustes sur des terrains dont la gestion écologique se limite à la fauche régulière systématique, Forestiers du Monde® avait pris l'engagement de réitérer l’opération. Cela nous aura pris plusieurs mois mais nous y sommes ! Engagement tenu !

La Direction Interdépartementale des Routes Centre Est (DIRCE) en 2023 puis Dijon Métropole en 2024 ont répondu favorablement à la proposition de l’ONGE Forestiers du Monde® d’engager à titre expérimental l’afforestation biodiverse citoyenne d’un second délaissé routier de la rocade de Dijon.
Ainsi, dimanche 14 avril 2024, 555 plants d'arbres et d'arbustes de 51 espèces de nos régions au nombre desquelles des chênes, des érables, des bouleaux (...) mais aussi des espèces comme les fruitiers sauvages (pommiers sauvages, poiriers sauvages ou pruniers sauvages, néflier,…) ont été plantés.

Le délaissé routier constitué par le talus en pente, de forme triangulaire situé entre la rocade de Dijon (Voie Georges Pompidou) et la bretelle d'accès à ladite rocade en direction de Longvic. L’originalité de la démarche d’afforestation biodiverse est d’associer à la plantation de ces espèces d’arbres, celle de diverses variétés d’arbustes et d’arbrisseaux qui, habituellement, n’ont aucune valeur économique comme le genêt, l’aubépine, l’églantier, le houx ainsi que d’autres moins connus comme le nerprun, la bourdaine, le baguenaudier … 

Cette afforestation biodiverse citoyenne est une modeste mais réelle contribution à :
- l’amélioration de la qualité de l’air,
- la Lutte contre le réchauffement climatique,
- soutenir la biodiversité ordinaire,
- l'embellissement notre paysage routier,
- l'accroissement du rechargement des nappes d'eau souterraines,
- le développement d'activités physiques de plein air bas carbone,
- la rencontre de bonnes volontés citoyennes,
- etc. 

Nous démontrerons qu'il est facile de planter des arbres et des arbustes, qu'ensemble, nous pouvons agir tout autour de chez nous et que nous pouvons toutes et tous accomplir des gestes simples ( planter des arbres et des arbustes) en faveur de la nature et pas seulement nous contenter de réduire nos impacts !

samedi 13 avril 2024

Deux boutiques de vêtements présentes à Dijon sont accusées de détruire la savane brésilienne avec leurs jeans

Acheter un jean ou un T-shirt un samedi après-midi à Dijon. Rien de plus banal. Mais cet achat apparemment anodin peut soutenir la déforestation et autres corruptions à l'autre bout du monde. C'est ce que montre l'ONG Earthsight avec les enseignes Zara et H&M.


A l'automne dernier, les Amis de la Terre Côte-d'Or étaient présent devant l'enseigne H&M rue de la Liberté à Dijon pour dénoncer la fast-fashion et ses dégâts sur l'environnement. Ils ne se doutaient pas que quelques mois après cette enseigne de prêt à porter serait épinglée sur l'origine du coton qu'elle utilise.

Le coton qu'utilise Zara et H&M provient de la région tropicale du Cerrado au Brésil. Le Brésil est le deuxième exportateur mondial de coton et la quasi totalité de la matière est cultivée dans le Cerrado. Une région qui abrite à elle seule 5% des espèces de la planète.
Déforestation illégale, accaparement des terres et violations des droits de l'homme ont permis la destruction de 100 000 hectares de terres sauvages du Cerrado.


Selon l'ONG Earthsight, si Zara et H&M tirent profit de ce coton, elles doivent accepter d'être responsables de son impact. Ainsi selon Earthsight, 816 000 tonnes de coton cultivé dans des exploitations du Cerrado ont été acheminées vers huit entreprises asiatiques afin de produire des centaines de millions de vêtements destinés à se retrouver dans les rayons d’H&M et de Zara en Europe. Et donc aussi à Dijon...

jeudi 28 mars 2024

La ville de Dijon continue de remplacer des arbres par des voitures

L'information a été publiée sur le site des Amis de la Terre Côte-d'Or : "21 mars, Journée internationale des Forêts 2024 : Dijon Métropole n'a pas oublié de rappeler à ses administrés dans sa newsletter que c'est "pour sensibiliser le grand public aux aspects environnementaux, économiques et sociaux des forêts", tout en faisant l'inverse à travers ses projets et actes !


Remplacer des arbres par des voitures ?
Mi-mars, les associations Amis de la Terre Côte-d’Or et Forestiers du Monde, ont déposé un recours gracieux contre un permis de construire accordé par Dijon Métropole pour agrandir un parking … et autoriser l‘abattage d’arbres .


La parole du Pape, Laudato Si à DIJON !
Il s’agit du parking de la Maison diocésaine (Boulevard Voltaire) dont le projet d’agrandissement prévoit l’abattage de 6 arbres et l’artificialisation de 3 667 m² de pleine terre urbaine. Alors que le pape dénonce la foi aveugle dans les solutions technologiques.
Or, l’expertise citoyenne montre qu’à l’échelle du quartier, le parc constitue un réservoir de biodiversité, havre de tranquillité pour de nombreuses espèces (écureuils, hérissons, oiseaux, etc.).
Pas moins de 33 espèces d’oiseaux y ont été observées : Accenteur mouchet, Chardonneret élégant, Choucas des tours, Corneille bleue, Corneille noire, Etourneau sansonnet, Faucon crécerelle, Fauvette à tête noire, Geai des chênes, Gobemouche gris, Gobemouche noir, Grimpereau des jardins, Linotte mélodieuse, Mésange à longue queue, Mésange bleue, Mésange charbonnière, Moineau domestique, Pic épeiche, Pic vert, Pie bavarde, Pigeon biset domestique, Pigeon colombin, Pigeon ramier, Pinson des arbres, Pouillot fitis, Pouillot véloce, Rougegorge familier, Rougequeue à front blanc, Rougequeue noir, Serin cini, Sittelle torchepot, Tourterelle turque et Verdier d’Europe.
En particulier, le Pigeon colombin est nicheur dans le parc. Strictement forestier, cet oiseau est en forte régression mais dans quelques villes de France telles que Lyon, Paris et Dijon, il a trouvé refuge dans les parcs urbains. Il s’agit d’une richesse exceptionnelle et son habitat doit être préservé.

La notice descriptive et le plan de masse du projet présentent la mise en place de nichoirs en haut des lampadaires créés. Ce type d’aménagement artificiel peut exclusivement correspondre aux besoins des moineaux domestiques et des mésanges – bien loin de la longue liste des espèces observées.
Pour de nombreuses espèces, la plantation de petits arbres et d’arbustes ne compensera jamais la perte irrémédiable d’arbres de grosse circonférence. Le projet ne présente en rien des mesures de compensation valables.
Par ailleurs, les arbres sont indispensables aux chauves-souris. Elles peuvent y trouver des gîtes dans leurs cavités. Les arbres attirent les insectes et sont source de nourriture. Ils servent également de voies de transit en constituant des corridors de déplacement indispensables.
Quant aux petits insectes, la perte de la pleine terre végétale ne sera en rien compensée, comme le prétend le pétitionnaire dans sa notice descriptive, par les stop roues en bois installés en fond de places.
L’artificialisation du sol contribue à sa mort et à l’arrêt de toutes ses fonctions essentielles à la vie, dont l’infiltration de l’eau vers les nappes, l’absorption du gaz carbonique et son stockage dans le sol.

Permis contraire au PLUi-HD
Outre les atteintes environnementales directes du projet sur la faune et la flore locales, Les Amis de la Terre Côte-d’Or et Forestiers du Monde, ont rédigé un recours gracieux le 13 mars pour demander au Maire de Dijon le retrait du permis de construire, qui ne respecte même pas certaines prescriptions du Plan Local d’Urbanisme intercommunal Habitat et Déplacements (PLUi-HD) !

En effet, le Plan d’Aménagement et de Développement Durables du PLUi-HD de Dijon Métropole présente, dans son orientation 5 relative aux déplacements, l’objectif D « Coordonner la politique de stationnement pour accompagner un usage raisonné de la voiture individuelle » et comporte le sous-objectif « Adapter le stationnement privé pour limiter l’usage de la voiture individuelle et lutter contre la sur-motorisation des ménages ».

Or le dossier de permis de construire ne présente pas de justificatif sur les mesures d’accompagnement des usagers à la réduction de l’utilisation de la voiture individuelle. Ainsi, aucune place pour garer les vélos n’est prévue. Pire, la création de capacité supplémentaire de parking encourage l’usage de la voiture individuelle. L’étude des mobilités des publics accueillis à la Maison diocésaine est l’outil incontournable pour objectiver les besoins.

Ce dossier illustre, s’il le fallait encore, la dichotomie entre les écrits et les actes de nos élus dijonnais qui donnent des leçons aux citoyennes et citoyens, mais ne proposent pas suffisamment de parkings relais et autres aménagements, ni d’accompagnement des usagers au report modal."

Une nouvelle fois la communication institutionnelle de nos élus est mise à mal. Consternant de vérifier encore que la préservation des quelques espaces de nature n'est pas leur priorité...

dimanche 10 mars 2024

Les deux François insistent pour soutenir le moyen de déplacement le plus polluant

Que ne feraient pas nos deux François locaux pour continuer à chercher désespérément une croissance infinie même si elle est impossible et suicidaire ? Leur dernière trouvaille est de participer au financement de l'aéroport de Dole-Tavaux. Bref, ils vont soutenir le moyen de transport le plus polluant, avec l'argent public.


Selon les médias infos-dijon.com et le site actu.fr, le vendredi 8 mars, le président du Département du Jura Clément Pernot retrouvait à l’aéroport de Tavaux ses homologues François Sauvadet, président du Département de la Côte-d’Or, André Accary pour la Saône-et-Loire et François Rebsamen pour Dijon métropole.

Quelques déclarations de François Rebsamen :
«Il n’y a pas de honte à ce que des avions décollent pour aller à Marrakech ou à Porto. Que l’on n’oublie pas des citoyens qui vivent sur notre territoire. S’ils se déplacent, d’autres ont le droit de venir. Cela fait partie de la vie d’un territoire», a affirmé, avec force, François Rebsamen.

François Rebsamen a encore assuré que «les avancées technologiques et les innovations vont modifier les conditions de transport, comme l’hydrogène. Ici on n’est pas les partisans de la décroissance». Message envoyé, plus ou moins directement aux élus verts, à qui récemment il avait adressé un message cinglant au sujet des constructions de logements à Dijon…


L'obsession de François Rebsamen pour l'hydrogène pour résoudre tous les problèmes, notamment vouloir continuer de vivre dans le luxe du "tout, tout de suite", est incroyable. Personne ne lui a expliqué les lois de la physique, notamment la quantité d'énergie pour produire cet hydrogène pour faire voler des avions ? Il s'acharne à tomber dans le piège de l'hydrogène !

J’ai une obsession, c’est le désenclavement de notre région. Nous sommes sur un territoire où la population diminue. L’une des clé, c’est la mobilité à l’intérieur de la région mais aussi vers l’extérieur. C’est un facteur de développement pour le tourisme, bien sûr, mais aussi pour l’enseignement supérieur. Il faut un aéroport à notre région François Rebsamen, président de Dijon métropole

Si chacun des présidents de collectivités a insisté fortement sur sa volonté de s’impliquer, le détail de l’accord reste encore flou. « C’est un accord qui porte sur les charges de fonctionnement uniquement. L’investissement reste à la charge du Département du Jura qui est propriétaire », précise François Sauvadet.

Selon l'ADEME : "
Le transport aérien français (vols intérieurs et vols internationaux au départ de France) a des impacts de plus en plus importants sur l’environnement, dans un contexte de croissance de l’activité à l’échelle mondiale. Même si les acteurs du secteur sont de plus en plus conscients et engagés1 en matière de transition écologique, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté de 85% entre 1990 et 2019, et pourraient encore croître de 50% d’ici 2050."



Définitivement nos deux François se moquent bien du changement climatique, c'est une fois de plus prouvé.

mardi 5 mars 2024

Déjà 500 jours d’excès publicitaire !

Communiqué des Amis de la Terre Côte-d'Or : "Déjà 500 jours de trop avec de la publicité dans les rues, et malheureusement cela va continuer encore au moins 2127 jours ! Cette complicité climaticide est inadmissible !



La situation :
22 octobre 2022 : c’était la fin du contrat de 15 ans entre la société Clear Channel et la métropole dijonnaise. A partir du 22 octobre 2022, les rues de la métropole pouvaient et auraient du cesser de diffuser des incitations à la surconsommation en ventant les produits d’entreprises nationales et internationales. Des produits néfastes pour la planète, mais aussi pour les consommateurs, comme les différents alcools (Bières, Whisky, Vodka,…) et autres fast-food (Burger King, KFC, McDo,…), produits qui font honneur à la Cité de la gastronomie.
Ce mardi 5 mars 2024, soit 500 jours après la fin du contrat avec Clear Channel, rien ou presque n’a changé ! Près de 1206 affiches publicitaires inondent inexorablement nos espaces de vie chaque semaine avec les 371 abribus publicitaires et les 159 planimètres. Les scientifiques ne cessent de rappeler qu’il est URGENT d’agir de façon massive, notamment via des modes de vies basées sur la sobriété. Pourtant, chaque semaine, c’est donc plus de 1200 incitations à la surconsommation que subissent les dijonnais.
Ces 500 jours représentent 85 626 publicités, c’est-à-dire autant d’incitations à la surconsommation !
Faut-il attendre le 31 décembre 2029 (fin du nouveau contrat entre Dijon Métropole et Clear Channel) pour une prochaine diminution de l’affichage publicitaire ? Entre ce mardi 5 mars et la fin de l’année 2029, les Dijonnais auront pu voir 365 418 publicités durant leurs déplacements quotidiens. Attendre, encore attendre, pour quel motif ?

S’attaquer à la pub pour sauver le climat ?
Le raisonnement est simple : lutter contre le réchauffement climatique passe par une réduction drastique de la consommation. Or, un des moteurs de notre obsession à consommer est la publicité. Donc s’attaquer à la pub contribue à sauver le climat.
Cette démonstration, martelée par les associations écologistes, dont les Amis de la Terre Côte-d’Or, depuis plus d’une dizaine d’années, est aujourd’hui largement relayée. Notamment par la Convention citoyenne sur le climat, qui énonce dans ses objectifs « l’impact très fort de la pub sur la création de besoins », ce qui en fait « un des principaux leviers pour faire évoluer les comportements du consommateur ».
Selon Thierry Libaert auteur du rapport « Publicité et transition écologique », remis au gouvernement en juin 2020, « On ne réussira pas à sensibiliser les gens avec quelques messages écologiques, quand nous sommes exposés à entre 400 et 3 000 messages publicitaires par jour ! ». Omniprésente, la publicité fait la part belle aux produits polluants. « 80 % de la pub est le fait de quelques centaines de multinationales qui vendent entre autres des [voitures] SUV, des voyages en avion, des appareils électroniques à renouveler sans cesse », dénonce Thomas Bourgenot, de l’association Résistance à l’agression publicitaire (RAP)

Les responsabilités :
Nous connaissons le motif affirmé par nos élus : « L’affichage publicitaire rapporte des recettes à la ville dès lors qu’ils sont implantés sur le domaine public, recettes qui pourraient être utilisées pour agir en faveur de notre environnement. » Exprimé autrement cela signifie que nos élus veulent gagner de l’argent au détriment de la planète afin d’utiliser cet argent pour protéger cette même planète. Un mode de pensée totalement ubuesque (pourtant réel), faisant passer les enjeux économiques avant les enjeux environnementaux (mais c’est ça la « vraie vie » pour nos élus locaux..). C’est LEUR choix qu’ils imposent aux 250 000 habitants de la métropole, mais aussi à tous les visiteurs, qu’ils soient de Côte-d’Or ou de pays lointains.

Déjà 500 jours de trop avec de la publicité dans les rues, et malheureusement cela va continuer encore au moins 2127 jours ! Cette complicité climaticide est inadmissible !

Résumé chronologique :
– 14 septembre 2020 : Nous avons envoyé une lettre à François Rebsamen pour une demande de rendez-vous afin de parler de la problématique de la publicité : aucune réponse de sa part
– Février 2021 : Lettre ouverte pour une métropole sans publicité sur le mobilier urbain
– Septembre 2021 : Exposition aubettes. A cette occasion nous avions invités tous les maires de la métropole : aucune réponse !
– Novembre 2021 : Diffusion de notre enquête sur l’intérêt d’un affichage à destination des acteurs locaux
– 22 octobre 2022 : Fin théorique de l’affichage publicitaire
– Mars 2023 : François Rebsamen décide 6 nouvelles années publicitaires

Bon anniversaire à nos élus métropolitains, notamment à François Rebsamen…

Les Amis de la Terre Côte-d’Or"

samedi 24 février 2024

Manifestation paysanne et citoyenne pour exiger un changement agricole

Le samedi 10 février, la confédération paysanne de Côte-d'Or avait organisé une marche à Dijon pour dénoncer l'emprise du lobby agro-industriel et exiger une sortie du modèle actuel qui s'accapare et détruit tout, bloquant toute véritable transition agro-écologique, et pour exiger une agriculture paysanne qui fasse vivre dignement les paysannes et paysans et réponde enfin aux enjeux vitaux d'aujourd'hui et de demain.


"La colère légitime de milliers d’agriculteurs de ces 15 derniers jours portait principalement sur la revendication de tirer un revenu digne de notre métier. Dans ce cadre, la Confédération paysanne a invité les autres syndicats à se positionner sur l’interdiction de la vente à perte pour les producteurs, la sortie des accords de libre-échange et la répartition plus juste de la valeur ajoutée tout au long des filières. Ces revendications nous paraissant le plus petit dénominateur commun nécessaire.



Hélas, alors que nos sollicitations restaient sans réponses, le gouvernement annonçait ses mesures pour « sortir de la crise » laissant les paysan.nes tour à tour sur leur faim ou dépités, et toujours aussi démunis face à la crise sociale, climatique et environnementale. Mais cela a suffi pour que la FNSEA, plus préoccupée des volumes de production et des intérêts de l’agro-industrie que du sort de ses propres adhérents, siffle la fin de la partie, confirmant par la même occasion sa cogestion mortifère avec le ministère de l’agriculture.


Pourtant, ce n’est pas avec plus de pesticides, plus d’OGM, moins de haies, moins de contrôles et des fermes toujours plus consommatrices de terres, d’intrants, de mécanique, d'eau et d’énergie qui permettront aux paysannes et paysans nombreux de vivre dignement de leur travail.

Nous devons protéger durablement les paysannes et paysans d’ici et d’ailleurs de la concurrence mondialisée en sortant du dogme du libre-échange. Nous devons imposer à l’agro-alimentaire des prix planchers supérieurs aux coûts de production et en adaptant les normes aux réalités de nos fermes. Il faut d'urgence nous donner les moyens d’amorcer une profonde transition agro-écologique pour embarquer toute la profession vers une agriculture qui fasse vivre dignement les paysannes et paysans, qui redevienne attractive et se renouvelle, qui nourrisse avec des produits de qualité tout le monde, qui respecte et dynamise nos territoires, qui protège nos ressources vitales communes, notre climat et le Vivant."

Plus de 300 personnes ont participé à cette manifestation, malgré la pluie, notamment bon nombre de militants écologistes.

vendredi 23 février 2024

Questionnaire sur les stratégies bas carbone des entreprises et associations dans la métropole dijonnaise.

Vendredi 16 février 2024, François Rebsamen a annoncé le lancement d’un appel à initiatives bas carbone, soulignant l’engagement de Dijon métropole dans la lutte contre le changement climatique. Reconnue comme territoire pionnier par la Commission européenne, la métropole se mobilise pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, dans le cadre de la mission européenne « 100 villes climatiquement neutres et intelligentes ».
Cet appel à initiatives invite largement les entreprises, associations, institutions, et acteurs publics et privés de la métropole dijonnaise à partager leurs actions en faveur de la décarbonation. L’objectif est double : valoriser ces initiatives et les insérer dans un engagement collectif afin de mesurer concrètement leur impact sur l’environnement.


Les questions sont :
* Jusqu'à présent, à quel degré diriez vous que votre organisation est impliquée dans les enjeux de décarbonation ?
* Votre organisation a-t-elle déjà fait un bilan carbone ?
* Quels sont les actions ou projets que votre organisation a déjà mené pour décarboner ses activités dans les 3 dernières années ?
* Quels montants avez-vous déjà engagé pour mener ces actions ou projets de décarbonation sur les 3 dernières années ?
* Avez-vous l'intention de mener des actions ou des projets dans les 5 prochaines années pour travailler sur la décarbonation de votre organisation ?
* Sur quels thématiques votre organisation compte-elle travailler ?
* Quel montant d'investissement pourrait représenter les projets que vous comptez mener ?
* Combien, d'émissions de gaz à effet de serre votre organisation pense t-elle approximativement éviter en réalisant ces actions ?

François REBSAMEN souligne l’importance de la décarbonation des activités humaines comme un enjeu majeur pour la planète. « Les mesures prises par notre collectivité ont permis de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 23% depuis 2010. Ensemble, œuvrons pour une croissance durable, réussissons notre transition écologique et rendons notre métropole encore plus attractive et agréable à vivre », a-t-il déclaré. L’appel à initiatives bas carbone de Dijon métropole marque une étape importante vers la réalisation de cet objectif ambitieux, invitant tous les acteurs du territoire à contribuer activement à la transition écologique. Pour participer et en savoir plus, les intéressés sont invités à consulter le formulaire. (source : dijon-actualites.fr)